Les poules pondeuses sont des animaux robustes, mais elles peuvent être fragilisées par certains parasites externes.
Parmi les plus fréquents et les plus problématiques, on retrouve deux types bien distincts : les poux rouges (Dermanyssus gallinae) et les poux gris (Mallophages, comme Menacanthus stramineus).
Bien que leur nom soit similaire, leur biologie, leur mode de vie et leurs effets sur les poules sont très différents.
Une bonne connaissance de ces parasites est essentielle pour protéger vos volailles et maintenir une ponte régulière.

Les poux rouges : un fléau nocturne :

Description et identification : 

• Nom scientifique : Dermanyssus gallinae
• Taille : 0,6 à 1 mm
• Couleur : gris clair à jeun, rouge foncé après avoir ingéré du sang
• Caractéristique principale : Ce sont des acariens, pas des insectes.
• Longévité : Jusqu’à 9 mois sans repas sanguin dans des conditions favorables.

Mode de vie :

Les poux rouges vivent dans le poulailler, cachés le jour dans les fissures, sous les perchoirs, derrière les pondoirs, sous les planches.
Ils sortent uniquement la nuit pour se nourrir du sang des poules.
Leur cycle de reproduction est très rapide : en période chaude, ils peuvent passer de l’œuf à l’adulte en 7 jours seulement, ce qui entraîne des infestations massives en un temps record.

Symptômes chez les poules :

• Agitation nocturne (les poules se déplacent sur les perchoirs)
• Baisse significative de ponte
• Perte de poids
• Crête pâle (anémie)
• Dans les cas graves : mort par affaiblissement

Les poux gris : un parasite permanent du plumage :

Description et identification :

• Famille : Mallophages
• Taille : 1 à 3 mm
• Couleur : beige à gris jaunâtre
• Particularité : Ce sont de véritables insectes, et non des acariens.

Mode de vie :

Les poux gris vivent directement sur la poule en permanence.
Ils se nourrissent de kératine (plumes), de débris cutanés et de sécrétions cutanées, pas de sang.
Ils pondent leurs œufs à la base des plumes, formant de petits amas blanchâtres visibles à l’œil nu.

Symptômes chez les poules :

• Grattage fréquent et nervosité
• Plumage ébouriffé ou abîmé
• Zones de dépilation (queue, base du cou, sous les ailes)
• Baisse de ponte et stress chronique

Comment détecter une infestation ?

Pour les poux rouges :

• Inspecter le poulailler de nuit ou très tôt le matin avec une lampe.
• Soulever les perchoirs, vérifier les fissures du bois.
• Passer un chiffon blanc sur les recoins : présence de traces rouges = poux rouges écrasés.
• Poser un piège à poux rouges (carton ondulé ou tube creux à proximité des perchoirs).

Pour les poux gris :

• Prendre la poule en journée, écarter les plumes à la base de la queue, du cou et sous les ailes.
• Observer les insectes se déplaçant rapidement ou les amas d’œufs blanchâtres collés aux plumes.

Prévention : la clé pour éviter les infestations :

Hygiène régulière du poulailler :

• Nettoyage hebdomadaire ou bi-hebdomadaire en période chaude.
• Utilisation de produits désinfectants adaptés (savon noir, vinaigre blanc, produits vétérinaires).

Matériaux et aménagement :

• Privilégier les poulaillers avec peu de recoins.
• Utiliser du bois dur ou du plastique (plus facile à nettoyer).

Bain de poussière :

• Mélanger sable sec + cendre de bois tamisée + terre de diatomée.
• Laisser à disposition toute l’année.

Surveillance régulière :

• Inspection des poules et du poulailler toutes les 2 semaines.
• Plus souvent en été.

Traitements efficaces :

Contre les poux rouges

• Vider et nettoyer le poulailler entièrement.
• Brûler ou chauffer au chalumeau les fentes et recoins.
• Appliquer terre de diatomée sur les perchoirs, pondoirs, murs.
• Utiliser un acaricide homologué si l’infestation est sévère (respecter les délais avant consommation des œufs).
• Répéter le traitement 7 à 10 jours après pour éliminer les jeunes éclos.

Contre les poux gris

• Traiter directement la poule avec une poudre insecticide.
• Renouveler 2 fois à 10 jours d’intervalle.
• Désinfecter également le poulailler pour éviter une recontamination.

Pourquoi agir vite ?

Une infestation de poux rouges peut multiplier la population par 10 en une semaine.
En plus des pertes de ponte, le stress et l’anémie fragilisent les poules, ouvrant la porte à d’autres maladies (coccidiose, colibacillose).
Pour les poux gris, le grattage et la perte de plumes diminuent l’isolation naturelle, augmentant le risque de coup de froid et d’infections cutanées.